Les femmes et l’alcool : fragiles, vulnérables, dépressives, sensibles, les femmes sont plus de 80% à justifier leur addiction à l’alcool et à l’alcoolisme suite à des problèmes psycho-affectifs, notamment celles âgées entre 35 et 50 ans. Si les chiffres attestent d’un certain nombre de faits et de cas d’alcoolisme, il faut pourtant aller chercher plus loin pour comprendre ce fléau de l’alcool au féminin …
Les hommes seraient plus résistants à l’alcool que les femmes !
En effet, contrairement à l’homme, le métabolisme féminin serait plus enclin à développer cette dépendance à l’alcool. Par ailleurs, de plus en plus de mères luttent pour ne plus faire ménage avec la bouteille malheureusement devenue leur principale priorité. Pourquoi sont-elles aussi nombreuses à se voir retirer la garde de leurs enfants ? Preuve d’irresponsabilité ou réelle pathologie, la réponse n’est pas si évidente. Essayons de comprendre les causes qui conduisent ces femmes à devenir alcoolique. Les chiffres paraissent rassurants de prime abord : « en 20 ans, le taux de mortalité lié à la consommation chronique d’alcool a chuté d’environ 40% ». Pourtant les chiffres de ces dernières années sont moins affirmatifs, et c’est sans compter sur l’augmentation des ventes d’alcool en France qui restent parmi les plus élevées d’Europe. Selon le lieu d’habitation et la profession, des disparités apparaissent concernant la mortalité liée à la consommation d’alcool. Par exemple, le taux de mortalité lié à la consommation excessive d’alcool est près de 5 fois supérieur chez les femmes dans le Nord-Pas-de-Calais par rapport à la région Midi-Pyrénées. Mais il existe une raison à l’alcoolisme des femmes : leur corps est physiologiquement moins résistant à l’alcool que celui des hommes. Ceci tient à différents facteurs. D’abord, un enzyme est impliqué dans le métabolisme de l’alcool. Or, les femmes sont plus sensibles à cet enzyme. De plus, l’alcool est plus facilement soluble dans l’eau que dans la graisse. Or, le corps des femmes contient moins d’eau et plus de tissus adipeux que celui des hommes, à poids et tailles égaux. Par dessus cela, s’ajoutent des dérèglements liés aux menstruations. En effet, les hormones ovariennes étant plus actives durant les règles, ces fluctuations viennent affecter la consistance de l’alcool, rendent les femmes plus sujettes aux risques de cancer du sein, sans parler de la prise de la pilule et de la ménopause. Ces derniers facteurs augmentent la vulnérabilité. Les maladies courantes liées à l’alcool telles que la cirrhose du foie se développent aussi plus rapidement que chez l’homme.
La première cause de l’alcoolisme féminin : la dépression !
La consommation excessive d’alcool est souvent liée à un mal être profond. Votre vie a subi des changements, votre conjoint est parti, rien ne va plus au travail, vous vous sentez seule, vous avez besoin d’oublier des moments pénibles et vous vous retournez vers l’ami Ivresse. Un soir, puis un autre, et encore un. S’enclenche alors une lutte effrénée contre ces milliers de petits démons installés en vous. Votre corps se montre lâche. Et votre cerveau ne peut plus rien contrôler. Vous devenez petit à petit une femme alcoolique. Derrière l’envie de boire, se cache souvent une maladie notoire : la dépression. Vous êtes fatiguée, nerveuse, vous avez de vraies difficultés à vous concentrer, votre vie semble décolorée et sans intérêt… Tous ces signes indiquent un début de dépression. Pourtant vous vous refusez à y songer car même si la dépression a été reconnue comme étant la maladie du siècle, cela reste encore une tare. Aujourd’hui, de nombreux traitements existent pour se libérer de ces maux, qu’ils soient médicamenteux ou thérapeutiques. Et pourtant le refuge de l’alcool semble être le meilleur exutoire. Si l’on compte un taux aussi élevé de tentatives de suicides dans les parcours de vie des femmes alcooliques, c’est bien parce que l’alcool est devenu pour celles-ci un refuge face à la douleur psychologique. Et c’est encore pire chez les femmes de 35 à 49 ans, à plus forte raison si elles sont divorcées ou célibataires. Déjà au 19ème siècle, Durkheim, dans son célèbre ouvrage, évoque le sentiment d’abandon et d’isolement comme une des causes principales de suicide. Dans les sociétés modernes fondées sur les interactions et aux moyens de communication hyper développés, accepter la solitude est encore moins concevable. Chats de rencontre, téléphones portables, soirées entre célibataires,… Tout est fait pour que nous soyons constamment en relation et bien ancré dans un réseau. Alors boire est devenu la solution de secours pour oublier. Etre là, face à soi, seule, c’est trop difficile. Mais la dépression n’est pas une fatalité : de nombreuses personnes peuvent vous aider. Ne vous enfermez pas !
Etre alcoolique et mère de famille malgré tout !
L’alcool devient un danger encore plus grand dans la maternité. En effet, parfois, bien que ce sentiment de solitude soit si présent, dort dans la chambre d’à côté ou se développe dans le ventre de la femme un petit être qui ne demande rien, si ce n’est qu’on pense à lui, à sa santé, à sa vie et à son bien-être mental. La mère alcoolique, fait impensable au siècle dernier, est assimilée à un cas, sur lequel on se penche volontiers, au même titre que les violences conjugales par exemple. Relayées par les médias, des campagnes de communication voient le jour dans les milieux hospitaliers pour prévenir ces risques. Et c’est sans compter sur l’appui des assistances sociales qui deviennent extrêmement vigilantes face à ce fardeau. Plus libérée, plus indépendante, plus en accord avec ce sentiment d’égalité entre les sexes, la femme adopte des comportements, anciennement perçus comme étant barbares mais virilement et culturellement normaux. De cela découle une série de on-dits. Irresponsable, maltraitante, ivrogne … Les femmes alcooliques ne sont pas de bonnes mères ! Elles préfèrent la bouteille à leurs enfants. Avant de prendre conscience du degré de toxicité de l’alcool qu’elles ont dans le corps et de parvenir à en parler, il est bien souvent trop tard. Rares sont celles qui accepteront de demander de l’aide et de prendre en considération l’éventuelle nécessité d’une cure de désintoxication. Au contraire, c’est généralement mises face au fait accompli, leur garde retirée ou leur bébé gravement malade, qu’elles parviennent à réagir. Mais comment cesser les déboires ? On considère que le syndrome d’alcoolisme fœtal représente la troisième cause de retard mental congénital et est à l’origine d’un tiers des naissances prématurées. Handicapé à vie, c’est une culpabilité insupportable que devra porter la mère alcoolique envers son enfant. Autant bien réfléchir avant de noyer son chagrin dans l’alcool et de prendre conscience de ses limites physiques et mentales. En espérant que cette prise de conscience fasse foi. Au nom de toutes celles qui osent s’exprimer et se battre pour un retour à la vie normale. En toute sobriété. Quand l’alcool ne fait pas toujours rire …